C'est en 1963, que Jean-Yves Connen, un jeune bruzois, décide
d'entreprendre la restauration du vieux
moulin. Pour éviter que ce monument ne devienne ensuite un lieu privé,
il propose à la commune de racheter cette ruine, en échange de quoi il s'engage
à en assurer la reconstruction, car il ne reste plus alors que des pans de
murs. En novembre 1962 une violente tempête avait en effet arraché ce qu'il
restait de la toiture.
La municipalité fait donc l'acquisition du moulin le 25 juin 1964 auprès
de la famille Jolivet, pour la somme de 2500 francs. L'association des Amis du
Boël est créée, et la restauration peut alors
commencer. Un bail emphytéotique de 50 ans est signé entre la commune et
l’association. Les travaux sont réalisés de 1965 à 1972, dans le cadre des
chantiers internationaux de jeunes. Les fonds nécessaires seront rassemblés grâce
à des fêtes et des expositions, puis grâce à un prix, gagné au concours national
des chefs d'œuvre en péril, mais aussi au moyen d’emprunts et de quelques dons
privés.
La restauration commence à Pâques 1965. Les travaux consistent
principalement dans le déblai des ruines. Les parties de murs fissurés sont
abattues. Les premiers travaux de reconstruction commenceront en 1966. La
Vilaine se trouvant à sec, cet été-là, on en profite pour récupérer les
nombreuses pierres qui étaient tombées dans la rivière.
C'est ainsi que les chantiers de jeunes se poursuivent durant les
vacances suivantes, avec des jeunes venus de toute la France, mais aussi de l'Étranger.
On a vu y séjourner des Anglais, Allemands, Italiens, Espagnols, Tchèques,
Belges et Écossais, et même un groupe de jeunes Newyorkais !
Les travaux de maçonnerie s'achèvent à la fin de l'été 1967. Au
printemps 1968, des professionnels peuvent poser une nouvelle charpente. Et bientôt,
l'entreprise Bellanger-Rouault, spécialisée dans les toitures de monument
historique peut se mettre au travail. Elle utilisera 15 tonnes d'ardoises
épaisses, fixées avec des clous en cuivre, pour recouvrir les 261m2 de la
toiture. Il leur faudra un mois pour achever le travail.
Les chantiers suivants, permettent de refaire les joints des murs
intérieurs. Portes et fenêtres sont réalisées par un artisan local. Ce sont
encore les jeunes qui reconstruiront une cheminée typique avec trois grandes
dalles schiste violet de 300 kg chacune, récupérées dans une vielle ferme en
ruine. Ils aménageront aussi les abords du moulin, le chemin d'accès, ainsi que
les ponts d'accès, qui seront refaits à neuf.
En 1970, le moulin peut s'ouvrir au public. Son intérieur a été aménagé
avec du matériel de meunerie, récupéré dans divers moulins de la région. Il
fonctionne alors comme un centre de loisirs : on peut y louer des barques ou
des pédalos, des soirées spectacles sont organisées. On pourra y visiter
diverses expositions d'artisans, et aussi, durant plusieurs années, un magnifique
réseau de trains miniatures qui s'étalait sur plus de 18m2. Mais, au début des
années 1990, l'association doit renoncer à toute animation, n'ayant pas les
moyens financiers de s'adapter aux nouvelles normes de sécurité concernant l'accueil
du public.
À partir de 2006 le moulin a été remis à la disposition de la commune.
intéressant à connaitre
RépondreSupprimerBravo et merci pour ce blog-mémoire du Moulin ! Sans l'action de certains, le Boël aurait perdu son âme, le moulin.
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